Un texte généré par ChatGPT peut citer une source inexistante ou inventer une référence crédible en apparence. Certaines réponses comportent des affirmations précises sans mentionner d’origine fiable, malgré la promesse d’une intelligence artificielle conçue pour informer. Les vérifications révèlent parfois des écarts entre la réponse délivrée et la réalité des faits.
Les utilisateurs s’appuient souvent sur ces contenus pour étayer une argumentation, sans toujours mesurer la marge d’erreur. Failles techniques, biais d’entraînement et absence de transparence sur les sources alimentent la méfiance autour de la fiabilité des informations produites par ce type d’outil.
ChatGPT, une machine à infos : comment ça marche vraiment ?
ChatGPT, conçu par OpenAI, fonctionne grâce à un modèle de langage qui a absorbé d’immenses quantités de textes issus d’Internet, d’ouvrages, de forums et d’articles. Cette intelligence artificielle générative ne possède pas d’intuition ou de compréhension profonde : elle recompose le réel à partir de probabilités. Lorsqu’un utilisateur formule un prompt, la machine prédit les mots susceptibles de donner une réponse cohérente. Ici, pas d’esprit critique, seulement des calculs à partir de ce que le modèle a déjà rencontré.
La fiabilité des informations fournies par chatgpt repose sur deux piliers : la qualité du corpus d’entraînement et l’intervention de la supervision humaine. Lors de cette phase, des personnes réelles corrigent ou valident les productions de l’IA pour l’orienter et la rendre plus pertinente. Ce processus vise à réduire les erreurs, à canaliser les dérives, mais il ne peut tout empêcher.
Le texte généré résulte donc d’une synthèse automatisée, sans accès à des bases actualisées ni capacité à vérifier la justesse d’une affirmation en temps réel. ChatGPT ne cite pas naturellement ses sources ; il sélectionne et assemble des fragments d’informations issus de son apprentissage massif. Attendre de lui la rigueur d’un chercheur ou la prudence d’un journaliste serait illusoire : on a affaire à un système probabiliste, redoutablement efficace mais fondamentalement imparfait.
Pour mieux comprendre, voici les principales caractéristiques du fonctionnement de ChatGPT :
- Le modèle GPT prédit les mots en fonction du contexte donné par la question.
- L’apprentissage supervisé implique l’intervention humaine pour peaufiner les réponses.
- La traçabilité des sources fait défaut dans les textes produits.
Les sources de ChatGPT : d’où viennent ses réponses ?
La question taraude journalistes et chercheurs : sur quoi ChatGPT s’appuie-t-il pour répondre ? L’outil ne se connecte pas à une base ouverte ni à des archives publiques facilement identifiables. Son modèle a été nourri de textes variés, issus de livres, d’articles de presse, de forums, de sites institutionnels et de ressources en accès libre. Le détail exact de ces sources demeure insaisissable, tant le corpus est mouvant et change selon les versions.
ChatGPT ne mentionne jamais explicitement les sources qui sous-tendent ses textes. Pas de bibliographie, pas de références détaillées, contrairement à d’autres outils spécialisés dans la recherche ou la vérification. Ce manque de traçabilité légitime les doutes concernant la fiabilité et l’authenticité des réponses produites.
Depuis 2023, OpenAI a passé des accords avec plusieurs éditeurs de presse pour intégrer dans ses modèles des contenus récents jugés fiables. Les modalités de cette intégration restent floues. Résultat : les réponses générées peuvent mélanger des informations issues de médias reconnus et d’autres, puisées dans des sources non vérifiées.
Voici ce qui caractérise la collecte de données de ChatGPT :
- Un corpus alimenté par des articles, des ouvrages et des bases en accès libre.
- Pas de citation directe lors de la formulation d’une réponse.
- Des partenariats récents avec la presse pour enrichir le contenu.
La fiabilité d’une réponse dépend donc beaucoup de la nature des sources intégrées lors de l’entraînement du modèle et des choix opérés à ce stade. La prudence reste de rigueur : sans bibliographie accessible, la vérification demeure indispensable, en particulier pour les informations sensibles.
Fiabilité et limites : peut-on se fier à ce que l’IA raconte ?
Le modèle d’OpenAI, qu’il s’agisse de ChatGPT ou d’autres variantes, impressionne par la fluidité de sa production et la rapidité avec laquelle il délivre des réponses. Mais sous cette surface maîtrisée, la question de la fiabilité se pose. Les IA génératives comme ChatGPT ou Gemini puisent dans d’innombrables données pour générer du texte. Pourtant, l’abondance ne garantit pas la justesse.
L’un des écueils majeurs concerne l’hallucination : l’IA peut produire des faits ou des citations de toutes pièces, sans fondement réel. Sans traçabilité, l’utilisateur se retrouve face à une boîte noire, incapable de remonter à la source d’une affirmation. Les biais issus des corpus d’entraînement s’invitent également dans la conversation et peuvent colorer les réponses.
Quelques risques à avoir en tête :
- Des réponses parfois très plausibles, mais factuellement erronées.
- Pas de références consultables pour appuyer les affirmations.
- La présence de biais liés aux données d’origine.
La perception de la fiabilité varie selon la situation : pour une synthèse générale, l’outil se révèle utile. Mais dès qu’il s’agit de données délicates ou de faits d’actualité, il faut redoubler de prudence. Les professionnels de la vérification s’accordent : seule la supervision humaine permet de contenir les dérives de l’IA générative. Une évidence s’impose : rien ne remplace la vérification humaine, même à l’ère de l’intelligence artificielle.
Développer son esprit critique face aux réponses de ChatGPT
Avec la multiplication des textes produits par l’IA, il devient indispensable pour chaque utilisateur de cultiver son discernement. Interrogez la cohérence de ce qui est avancé, questionnez la nature des sources, ou leur absence. Même les professionnels aguerris s’astreignent à cette vérification, car sans intervention humaine, l’outil peut glisser vers l’imprécision ou l’erreur.
Formuler un prompt ChatGPT précis ne suffit pas : l’attention reste nécessaire après réception de la réponse. Observez la structure de l’argumentation, détectez les généralisations et repérez les zones d’ombre. Ceux qui travaillent en SEO ou dans la generative engine optimization l’ont intégré : une information brute, non validée, risque d’amplifier la désinformation ou de répandre des contenus douteux.
Voici quelques réflexes à adopter pour exercer son esprit critique face aux réponses de ChatGPT :
- Confrontez les résultats de ChatGPT à ceux des moteurs de recherche traditionnels.
- Vérifiez les mêmes informations sur des sites reconnus pour leur sérieux.
- Repérez les formulations imprécises ou les affirmations sans référence.
Le travail critique ne se limite pas à la consultation de moteurs en ligne. Toute réponse produite doit être replacée dans son contexte, comparée à d’autres sources, et analysée à la lumière des connaissances déjà acquises. Ce croisement des perspectives nourrit la réflexion et évite de tomber dans le piège d’une réponse artificiellement convaincante. En somme, face à la machine, l’esprit critique reste la meilleure boussole.


